31 janvier 2011

Arrivee a Delhi

Mon avion de Mumbai a Delhi n'avait que deux heures et demie de retard (a cause du brouillard sur la capitale), je suis donc arrivee a peu pres normalement. Deux jeunes profs de l'universite m'ont accueillie et se sont occupes de moi pour que je sois un minimum autonome. J'ai donc un numero de portable indien, leur numero a tous les deux et je sais ou se trouve la station de metro la plus proche. Je suis logee dans une residence pour filles, avec couvre-feu et visite des garcons seulement dans le hall d'entree et seulement a certaines heures... Ce soir nous avons mange dans un restaurant... chinois :) pas trop depaysant... A bientot pour davantage de nouvelles !

30 janvier 2011

Photos de Mumbai

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Religion, moto, Gandhi

vendredi 28 janvier, le soir

 

            Les deux Indiens avec qui j'ai eu l'occasion de parler jusqu'à maintenant (Swapan ici, Sanjeev en Chine) ont, malgré leur différence d'âge, des positions similaires sur la religion. Rejet de tout dogmatisme, une forme de syncrétisme rationnel dans lequel on garde les idées les plus simples : ouverture, égalité, honnêteté. Pour Sanjeev, Osho représentait cela. Swapan est d'une caste de brahmanes mais s'en est éloigné quand, enfant, on lui a interdit de parler à des membres d'une caste inférieure. Après un passage par l'Église d'Angleterre – lors de son séjour à Londres –, il s'en est détourné encore en voyant que la messe n'était qu'une question de savoir "who's here and who's not" et que les prêtres ne pouvaient pas répondre à sa question sur pourquoi ceux nés avant le Christ ne pouvaient pas être sauvés. Il parle maintenant d'une énergie globale avec laquelle il s'agit d'être en harmonie – "in tune". Des positions très modernes, en affinité avec les miennes.

 

 

samedi 29 janvier

 

Un inventaire à la "qui vous savez"

            beaucoup de moustiques

            une nuit agitée

            pas de petit-déjeuner

            ni de raton-laveur

            une moto, deux passagers, moult bosses et nids-de-poules, quelques bleus au postérieur ?

            une ville traversée au moins à moitié

            une vache

            une promenade en bord de mer

            une petite fille qui vend un éventail en plumes de paon

            une exposition sur Gandhi

            de jeunes garçons déguisés en Gandhiji, torse nu, linge blanc sur caleçon de plage, lunettes à monture noire, filet couleur chair sur la tête et bâton en main – la marche du sel puissance vingt-cinq

            deux macaques

            toujours pas de raton-laveur

            une porte colossale, en pierre (Gateway to India)

            un roi (George V), une rein (Mary), une date (1911), une visite unique

            les derniers soldats qui quittent le sous-continent par le même endroit

            des masses de touristes

            un bracelet de fleurs odorantes en échange d'un milkshake "for the baby"

            des vendeurs de gadgets comme à Shanghaï (Bund) ou à Paris (Champ de Mars)

            de jeunes demoiselles qui gloussent "how are you" et qui prennent volontiers la pose

            trois chèvres

            une carte postale

            deux épis de maïs grillés

            du maïs plein les dents

            une foire aux livres : cuisine indienne pour offrir (bibi), photographie (Swapan)

            le plus grand bidonville de l'Union Indienne

            des chevaux attelés à des calèches kitschissimes

            des odeurs d'ordures, de soudure, de nourriture

            des piétons inconscients

            des cyclistes à la stature hollandaise

            des motards zig-zaguant

            des tricycles à moteur

            des taxis en pagaille

            des camions peinturlurés

            une frayeur tous les cinq mètres

            des chiens miséreux

            des chats dans les poubelles

            des enfants pieds nus

            un train qui roule toutes portes ouvertes

            un bus idem

            des bambins aux yeux soulignés de khôl noir

            pas un seul raton-laveur

            une journée à Mumbai

28 janvier 2011

Premier jour en Inde...

jeudi 27 janvier, London Heathrow

 

            Dans la rubrique "j'ai testé pour vous" : la salle de prière multi-confessions de l'aéroport de Londres Heathrow (multi-faith room). On se déchausse avant d'y entrer, il y a une salle pour les ablutions. Elle ne fait pas plus d'une dizaine de mètres carrés. Quand j'y entre, cela doit être l'heure de la prière, La Mecque doit être en face, un peu sur la gauche. Aucun panneau ne l'indique pourtant - est-ce que les musulmans ont toujours une boussole sur eux pour savoir dans quelle direction s'incliner ? En tout cas, ces trois-là sont bien parallèles, le quatrième, qui arrive ensuite, aussi. Ce sont visiblement tous des employés de l'aéroport. Sur le mur d'en face, l'écran avec les prochains vols au départ et une armoire avec les tapis à prière et divers documents pour toutes les religions : islam, sikhisme, christianisme, bouddhisme (étagère vide). La porte n'est pas fermée, on entend le bourdonnement de l'aéroport et les annonces des vols. Je médite quelques minutes.

            J'apprécie d'avoir ce temps, de l'attente pure, la vie pure. Sans rien de spécial à faire, juste à être. Être là. En ayant confiance que le moment finira bien par arriver où il faudra à nouveau agir. Mais pour l'instant il semble si loin qu'il n'existe pas. N'existe que cette bulle d'ici et maintenant – les gens qui vont et viennent, ceux qui sont assis, un rire, des verres qui tintent en cuisine, des annonces en néerlandais, en espagnol, en italien. Et si cela durait toujours, ce ne serait pas différent. L'éternité est au cœur de l'instant.

 

 

vendredi 28 janvier, Mumbai (Bombay)

 

            Les instants de la nuit ont été pleins d'éternité… Essayer de se détendre et de dormir malgré le bruit des moteurs, l'exiguïté du siège, les pieds qui gonflent. Ne pas trop penser à ce qui arrive, mais être présente par tous les sens à cette bulle d'instant dont on ne sort jamais. Les Indiens autour de moi sont entourés d'une bulle de leur pays, ils m'y transportent déjà un peu. Infiltration en douceur, avant l'immersion totale.

            Dans l'avion, pas de gout pour la lecture, ni pour la musique, ni pour les films, malgré l'étendue du choix. La tête est déjà trop pleine de bruit et de temps condensé. De temps en temps un coup d'œil par le hublot : longtemps seulement du noir et quelques étoiles. Puis, sans aurore légère – j'ai bien dû dormir un peu –, le soleil triomphant, l'immensité blanche. Les montagnes qui bordent le Golfe Persique puis l'immensité bleue, piquée çà et là d'un confetti pointu à la proue et suivi d'un sillage d'écume.

            Et tout d'un coup, la côte. Des plages, des rochers et surtout… des palmiers. Ceux-là même qui envahissent les pages de Chevrillon et dont la présence me surprend de façon incompréhensible. Je réalise brutalement où je suis : dans le Sud de l'Inde. Ce pays surgit à ma pensée sous la forme de petits feux d'artifice vert sombre. J'en suis toute interdite – ni choquée, ni paniquée – comme à mon arrivée à l'aéroport de Shanghaï en mars 2006 – seulement profondément surprise.

            Et puis on avance vers l'intérieur des terres, et puis on atterrit, et la surprise disparait. Et être là devient la chose la plus naturelle au monde. Bien sûr, ces palmiers, bien sûr, cette poussière qui jaunit tout, bien sûr, cette chaleur que l'on devine sous ce ciel voilé, bien sûr, ces hommes en uniforme affalés sur des chaises en plastique ou debout, l'air désœuvré.

            Dans les couloirs de l'aéroport, l'odeur un peu douceâtre de la chaleur mêlée à celle, poussiéreuse, des climatiseurs et, plus loin,  à celle de savon bon marché. Le tout sur fond de musique locale, du genre de celle qu'on trouve chez nous au rayon "relaxation". L'immersion se fait en douceur, je ne me noie pas.

            Puis retiré des espèces : Gandhi est sur tous les billets. Pris un taxi pré-payé pour aller chez Swapan. Le chauffeur a l'air de savoir où il va. De toute façon, je suis bien obligée de lui faire confiance. Le véhicule est un petit machin bas d'où je ne vois pas grand chose. Mais il valait mieux ça qu'un rickshaw, même motorisé, pour transporter ma valise de 25 kg Autour de l'aéroport, des travaux partout, une circulation fourmillante, bruyante, une frayeur tous les dix mètre – mais sans agitation ; il s'agit juste de s'imposer, fermement. Les souvenirs de la Chine sont partout et me rendent cet environnement à la fois très familier et agréablement nouveau.

            Ce qui me frappe, et dont il me semble que les Chinois ne l'avaient pas, c'est l'indolence de ces gens – à moins qu'elle ne naisse dans mon esprit, marqué par les préjugés et les poncifs. Personne ne connait les trottoirs, ils semblent réservés aux vendeurs de légumes, la chaussée doit donc être partagée entre les piétons, quelques cyclistes et des véhicules de tailles très variées. Chacun avance comme il peut, se pousse quand vraiment ça ne passe pas, tout en continuant sa conversation. J'ai gardé de la Chine une impression d'une plus grande agressivité, de plus de hargne ; je m'y étais faite, puisque j'ai conduit à vélo et en scooter électrique dans ce flot. Mais ici l'ambiance me semble plus douce.

            Swapan m'a accueillie très simplement, il m'a mise très à l'aise. Nous avons discuté un peu – après s'être converti au christianisme suite à son séjour en Inde, il songe à se faire bouddhiste Après avoir envoyé quelques textos et posté un statut facebook rassurant, je suis allée m'allonger. La température fait que toutes les fenêtres sont ouvertes, donc la vie de la rue est aussi dans la chambre. Mais nous sommes dans un ensemble résidentiel où le trafic – et le bruit – est tout à fait raisonnable.

            Après une douche, je suis allée faire le tour du complexe. Cela m'a pris une heure et je n'ai pas vu grand chose car c'est un espace clos ; mais je suis quand même en Inde. Je trouve beaux la plupart des gens que je croise, là encore une différence avec la Chine – les femmes en sari, les hommes en chemise, le teint du très clair au très foncé. Certains me fixent, d'autres semblent ne pas me voir, je suis quand même un peu gênée de ne pas pouvoir passer inaperçue. Je n'ai croisé aucun autre Occidental dans toute ma promenade.

            La majorité des panneaux sont en anglais, certaines affiches uniquement en hindi ? ou en marathi ? Il faut que je me mette au moins à l'hindi – l'écriture est belle et le son mélodieux. En Chine il me semblait que les gens passaient leur temps à se disputer alors qu'ils discutaient normalement ; ici, on dirait plutôt qu'ils chantent ou qu'ils récitent du théâtre

            Le diner arrive, rien mangé depuis le petit-déjeuner dans l'avion

            La température est idéale, l'appartement de Swapan est agréable, l'hôte très accueillant, je suis en forme et en paix avec ce que je vais découvrir dans ce pays.

16 janvier 2011

Paris



A Paris, c'est déjà un peu le printemps...
Almost spring in Paris...

Berlin


Sur la route de Berlin, le matin...
On the way to Berlin, sunrise...
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Rooibos
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Avant de décoller, il faut dégeler les ailes de l'avion...
Defrosting the wings before take-off...
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Berlin Schoenefeld airport

De passage en Allemagne

Barbecue brésilien dans une vieille baignoire dans la neige... :-)
Brasilian BBQ in the bathtub in the snow... Yeah!
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Vieille maison, jolie maison...
Don't let go of that one...
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