13 février 2011

Un jour à Delhi...


Mère Vache prend une pose (pause ?) réflexive après avoir pris son petit-déjeuner dans la poubelle d'à côté...

Frère Singe m'observe de loin, à côté du pilier d'Ashoka.

On joue à cache-cache ? (merci Justin et le zoom...)

Si si, Delhi est verte (aussi).

L'entrée du Fort Rouge (Lal Qila), lieu de résidence de l'empereur moghol, puis siège des garnisons anglaises et indiennes après l'indépendance.

Les visiteurs du Fort Rouge

Anniversaire 100% made in India !

Pour mon anniversaire, j'ai été invitée dans la classe de français de Yogita et de sa collègue. Nous avons parlé de la France (qui s'est limitée à peu près à Carcassonne et à Montpellier...), de ce qui m'amenait à Delhi et de pourquoi la France était un pays aussi riche alors que les gens travaillent aussi peu (ben oui, c'est vrai, ils sont tout le temps en grève...). Mais surtout pas parler de bikini, ça les met mal à l'aise...



Le gâteau fait par Yogita et Aditi, une bombe calorique délicieuse...

J'ai eu droit à deux bougies (on va dire qu'elles représentait 16 ans chacune...) qui n'arrêtaient pas de se rallumer ! Donc j'ai pu souffler moultes fois!

Et aussi des cadeaux ! Boucles d'oreilles qui brillent, un collier vert et corail, un sac en tissu (avec un éléphant dessus !), un carnet à couverture brodée et perlée (ça brille !), un calendrier avec des miniatures mogholes, et aussi du thé au jasmin et 8 CD de musique de Bollywood !!

Ils sont adorables !

10 février 2011

Et il sourit...

C'est à New Delhi que le KIBI - Karmapa International Buddhist Institute accueille des étudiants du monde entier depuis plus de dix ans. Il dispense des enseignements sur la philosophie bouddhiste à partir des plus grands textes traditionnels ainsi que sur la langue tibétaine. C'est au KIBI que j'ai eu la chance d'assister à un entretien de groupe avec le XVIIe Karmapa Trinlé Thayé Dordjé.

Je lui ai posé ma question, évidemment je me suis un peu embrouillée, mais il a répondu tout simplement, avec beaucoup d'humour et de légèreté. A la demande d'autres personnes présentes (une cinquantaine en tout), il a abordé la situation du Karmapa Orgyen Trinlé Dordjé (tout en retenue et sans aucun jugement), le thème du renoncement et ce que cela signifie pour les Occidentaux, les prosternations (mieux vaut en faire trois en pleine conscience que 5'000 en étant obsédé par les chiffres) et d'autres points de pratique et de philosophie bouddhiste. Un vrai cadeau que sa présence, une grande motivation pour la suite... :-)

07 février 2011

Petites vidéos


Tout d'abord une vue du métro à Delhi (j'ai appris après qu'il était interdit de photographier ou de filmer dans le métro...), puis deux petits films tournés depuis le vélo-rickshaw (donc ça remue beaucoup, désolée). Tout ça avec mon portable, désolée pour la qualité...

06 février 2011

Lodi Garden & Co

dimanche 6 février
Hier je suis allée dans un très beau parc où j'ai vu beaucoup de petits écureuils rayés – que j'avais croisés chez Chevrillon déjà, pas plus tard qu'hier. Et aussi dans un restaurant où nous avons très bien mangé et où j'ai acheté plusieurs petits desserts – mais pas de gâteaux style américain qui semblent faux tant ils sont parfaits, avec une couche de crème qui ressemble à de la bakélite blanche…
(PS : Sorry pour le désordre des photos, Blogger me fait des misères...)



La tombe de Chépuki - accessoirement aussi, une mosquée...


Cricket here, cricket there, always cricket...






Quelqu'un peut me dire de quelle sorte de volatile il s'agit ?

Que de couleurs !

Perruches

Si vous voulez venir voir, c'est là :

Chambre n°111

jeudi 3 février
Toute ma journée a été égayée : j'ai ma chambre ! C'était la dernière chambre disponible et je comprends pourquoi. Son seul avantage est de ne pas donner directement sur la rue, peut-être avec celui d'être au rez-de-chaussée, donc à proximité de l'entrée et du réfectoire (the mess, comme à l'armée). Mais cette situation peut aussi être un inconvénient dans la mesure où donner sur la cour centrale (dans un bâtiments où les allées et les couloirs sont extérieurs) est la garantie d'être aux premières loges des discussions "de couloirs", justement. Et l'assurance de ne jamais avoir de soleil. En été, je m'en réjouirai certainement, mais nous n'y sommes pas encore. Je vais probablement manquer de lumière, et j'ai déjà plus froid que dans le dortoir (Mahi et Fatima ne doivent pas savoir que j'ai ressorti le pyjama long et les chaussettes). On entend encore les klaxons de dehors mais ils ne devraient pas tarder à se calmer – tous ces gens finissent quand même par aller dormir.
La salle d'eau est juste à côté, c'est bien pratique. Je dois réviser mon jugement : elle n'est pas si spartiate. Certes, il n'y a pas de papier toilette (les Indiens n'en utilisent pas – on l'achète au rouleau et il coute une fortune : 38 roupies, le prix d'un repas), certes le cumulus déborde de rouille et l'eau n'est pas toujours très chaude, certes la poire de douche ne fonctionne pas et on se lave avec un seau (pour mélanger l'eau chaude et l'eau froide puisqu'il n'y a pas de mitigeur) et un petit récipient verseur, mais le sol est en marbre vert, les douches sont grandes et les toilettes à l'occidentale. Et jusqu'à présent, il y a toujours eu de l'eau. On dirait que je m'habitue vraiment... Certes, la poussière est partout : en tas au bord de la route, en couche épaisse sur ce qui ressemble vaguement à un trottoir, dans l'air qui en devient jaune, sur tout ce qu'on achète dans les boutiques qui n'ont pas de porte (et qui sont en majorité), dans ma chambre avant que je récure tout, sur mes chaussures évidemment (et dire que bientôt il faudra mettre des sandales...). Certes les repas au mess ne sont pas très variés. Certes certes... Mais on s'y fait.
Ces derniers jours, j'ai parlé avec plusieurs filles de la résidence : des Iraniennes, des Indiennes bien sûr, une Tibétaine, des Allemandes, des Kenyanes, une Mauritienne (en français), une Finnoise... J'essaie de ne pas m'éterniser auprès de celles qui ne savent que se plaindre, je préfère entendre parler d'expériences positives. Et de choses que je ne connais pas, comme la religion bahaïe de l'Iranienne, ou que je connais mieux, comme le bouddhisme de la Tibétaine. Nous avons aussi des nonnes vietnamiennes parmi nous, j'espère avoir l'occasion de discuter avec elles. Ces quelques conversations, même si elles ne sont pas très profondes et si j'ai déjà oublié la plupart des prénoms, m'aident à me sentir moins à l'écart. Je remarque aussi à quel point le fait d'avoir mon nid, mon lieu de repli, mon cocon, m'aide à m'ouvrir aux autres. Maintenant, je suis vraiment arrivée. Je suis en Inde.

Smile!!

mercredi 2 février

Avant de venir ici, j'avais souvent entendu que l'on ne pouvait pas avoir de réaction mesurée à l'Inde : on adore ou on déteste. Je passe de l'un à l'autre plusieurs fois dans la même journée… J'ai intérêt à ne saisir ni l'une ni l'autre de ces deux attitudes d'esprit sous peine d'être constamment épuisée. Il vaut mieux, je pense, conserver une position neutre, ni lamentation permanente, ni enthousiasme délirant. Comme les Indiens en fait : dodeliner de la tête sans montrer ce que l'on pense.
Je m'habitue peu à peu à ce qui ressemble chez eux à de l'indifférence, à du je-m'en-foutisme généralisé. Mais le fait qu'ils ne sourient pas (en miroir négatif de ce que décrit Chevrillon) a tendance à me déprimer. Aujourd'hui, dans ma quête kafkaïenne de signatures et de tampons pour pouvoir enfin avoir ma chambre, j'ai été confrontée à de nombreux visages fermés, surtout de la part des multiples gardiens postés partout aux entrées des bâtiments (ambassade, université, résidence). J'imagine bien que leur travail n'est pas des plus passionnants ; mais moi je m'efforce de ne pas les ignorer, de les considérer comme des êtres humains et pas comme des machines, avec tout le respect et l'attention que cela implique, de leur sourire – même si mon sourire n'est peut-être pas assez franc, ou alors incompréhensible pour eux. Bref, j'essaie d'avoir un comportement agréable et même si ce n'est pas dans le but d'avoir à chaque fois un retour positif, c'est usant et triste de n'avoir aucun retour du tout. On m'a dit que les gens à Delhi étaient particulièrement 'unfriendly'. D'une certaine façon, j'espère que ce n'est pas partout pareil. Manque de chance, c'est avec la population d'ici que je vais avoir le plus affaire…

On s'y fait...

mardi 1er février

À peine une journée passée ici et déjà je m'habitue. Tout n'est pas encore exactement comme je voudrais (ce soir encore je dors à côté de la fenêtre ouverte à cause du chauffage de Mahi et Fatima) mais ça viendra. Et vient aussi le détachement. Oui, les rues sont sales, la poussière est partout, la circulation est bruyante. Mais moi, ça ne m'empêche pas d'être propre et ici on est plutôt au calme. L'ambiance générale est plutôt détendue, plutôt très détendue, on ne se presse pas, on ne s'inquiète pas. Tant que je me laisse porter par ce mouvement – ou cette absence de mouvement, c'est selon – tant que je ne cherche pas à imposer ma façon de faire et de voir les choses, finalement, c'est confortable, reposant. Contentment as a life motto. Une attitude qui empêche peut-être de progresser si elle est poussée à l'extrême – mais les Occidentaux ont davantage besoin de (et intérêt à) ralentir leur course au progrès. Un peu plus d'indianité en général ne leur ferait pas de mal.

04 février 2011

Re: un quoi ??

Depuis mon arrivée en Inde, je me disais de temps en temps : quand est-ce que je vais voir mon premier éléphant ? Eh bien c'était hier ! Je ne me suis pas dit que c'était normal et qu'il faisait partie du paysage, parce que ça m'a quand même fait un choc : je suis quasiment tombée nez à nez avec lui en débouchant d'une rue adjacente sur la rue principale. Ou plutôt nez à trompe, ou même nez à défense, parce que c'est ça que j'ai d'abord vu de lui, et même d'assez près. Puis j'ai levé la tête sur la masse grise et ridée qui bloquait tout le passage. Ses défenses étaient tronquées, mais pas trop courtes, et leur extrémité était recouverte d'une sorte d'embout en métal argenté. Il transportait des branchages, monté par un homme. Notre rue n'étant pas très large, il causait un fameux embouteillage. Un tel spectacle ne doit pas être si courant parce que les gens avaient l'air surpris, et surtout amusés. J'ai bien eu un moment de peur, vite passé : il n'y avait vraiment rien à craindre. (Et j'étais tellement médusée (et chargée) que je n'ai pas pu sortir l'appareil photo à temps...) Maintenant, je peux dire que je suis en Inde !