vendredi 28 janvier, le soir
Les deux Indiens avec qui j'ai eu l'occasion de parler jusqu'à maintenant (Swapan ici, Sanjeev en Chine) ont, malgré leur différence d'âge, des positions similaires sur la religion. Rejet de tout dogmatisme, une forme de syncrétisme rationnel dans lequel on garde les idées les plus simples : ouverture, égalité, honnêteté. Pour Sanjeev, Osho représentait cela. Swapan est d'une caste de brahmanes mais s'en est éloigné quand, enfant, on lui a interdit de parler à des membres d'une caste inférieure. Après un passage par l'Église d'Angleterre – lors de son séjour à Londres –, il s'en est détourné encore en voyant que la messe n'était qu'une question de savoir "who's here and who's not" et que les prêtres ne pouvaient pas répondre à sa question sur pourquoi ceux nés avant le Christ ne pouvaient pas être sauvés. Il parle maintenant d'une énergie globale avec laquelle il s'agit d'être en harmonie – "in tune". Des positions très modernes, en affinité avec les miennes.
samedi 29 janvier
Un inventaire à la "qui vous savez"…
beaucoup de moustiques
une nuit agitée
pas de petit-déjeuner
ni de raton-laveur
une moto, deux passagers, moult bosses et nids-de-poules, quelques bleus au postérieur ?
une ville traversée au moins à moitié
une vache
une promenade en bord de mer
une petite fille qui vend un éventail en plumes de paon
une exposition sur Gandhi
de jeunes garçons déguisés en Gandhiji, torse nu, linge blanc sur caleçon de plage, lunettes à monture noire, filet couleur chair sur la tête et bâton en main – la marche du sel puissance vingt-cinq
deux macaques
toujours pas de raton-laveur
une porte colossale, en pierre (Gateway to India)
un roi (George V), une rein (Mary), une date (1911), une visite unique
les derniers soldats qui quittent le sous-continent par le même endroit
des masses de touristes
un bracelet de fleurs odorantes en échange d'un milkshake "for the baby"
des vendeurs de gadgets comme à Shanghaï (Bund) ou à Paris (Champ de Mars)
de jeunes demoiselles qui gloussent "how are you" et qui prennent volontiers la pose
trois chèvres
une carte postale
deux épis de maïs grillés
du maïs plein les dents
une foire aux livres : cuisine indienne pour offrir (bibi), photographie (Swapan)
le plus grand bidonville de l'Union Indienne
des chevaux attelés à des calèches kitschissimes
des odeurs d'ordures, de soudure, de nourriture
des piétons inconscients
des cyclistes à la stature hollandaise
des motards zig-zaguant
des tricycles à moteur
des taxis en pagaille
des camions peinturlurés
une frayeur tous les cinq mètres
des chiens miséreux
des chats dans les poubelles
des enfants pieds nus
un train qui roule toutes portes ouvertes
un bus idem
des bambins aux yeux soulignés de khôl noir
pas un seul raton-laveur
une journée à Mumbai
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