06 février 2011

Smile!!

mercredi 2 février

Avant de venir ici, j'avais souvent entendu que l'on ne pouvait pas avoir de réaction mesurée à l'Inde : on adore ou on déteste. Je passe de l'un à l'autre plusieurs fois dans la même journée… J'ai intérêt à ne saisir ni l'une ni l'autre de ces deux attitudes d'esprit sous peine d'être constamment épuisée. Il vaut mieux, je pense, conserver une position neutre, ni lamentation permanente, ni enthousiasme délirant. Comme les Indiens en fait : dodeliner de la tête sans montrer ce que l'on pense.
Je m'habitue peu à peu à ce qui ressemble chez eux à de l'indifférence, à du je-m'en-foutisme généralisé. Mais le fait qu'ils ne sourient pas (en miroir négatif de ce que décrit Chevrillon) a tendance à me déprimer. Aujourd'hui, dans ma quête kafkaïenne de signatures et de tampons pour pouvoir enfin avoir ma chambre, j'ai été confrontée à de nombreux visages fermés, surtout de la part des multiples gardiens postés partout aux entrées des bâtiments (ambassade, université, résidence). J'imagine bien que leur travail n'est pas des plus passionnants ; mais moi je m'efforce de ne pas les ignorer, de les considérer comme des êtres humains et pas comme des machines, avec tout le respect et l'attention que cela implique, de leur sourire – même si mon sourire n'est peut-être pas assez franc, ou alors incompréhensible pour eux. Bref, j'essaie d'avoir un comportement agréable et même si ce n'est pas dans le but d'avoir à chaque fois un retour positif, c'est usant et triste de n'avoir aucun retour du tout. On m'a dit que les gens à Delhi étaient particulièrement 'unfriendly'. D'une certaine façon, j'espère que ce n'est pas partout pareil. Manque de chance, c'est avec la population d'ici que je vais avoir le plus affaire…

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