13 juillet 2006

Ouf...

Un peu de positif tout de même...

Le Conseil d'Etat annule le projet controversé de ligne à haute tension des gorges du Verdon
LE MONDE | 11.07.06 | 14h45

La ligne à très haute tension (400 000 volts) "ne passera pas par les gorges du Verdon", un site classé dont une partie abrite des espèces animales et végétales protégées. Annoncée lundi 10 juillet, la décision du Conseil d'Etat d'annuler la déclaration d'utilité publique du projet d'EDF met ainsi fin à vingt-trois ans de combat de collectivités publiques, d'associations de défense de l'environnement et de particuliers.

La haute juridiction administrative a estimé que "les atteintes qui seraient portées à la région par l'opération projetée sont telles qu'elles privent cette dernière d'utilité publique". Elle rappelle, en effet, que les gorges du Verdon présentent "un intérêt exceptionnel" et que la ligne EDF devait traverser le parc régional du Verdon, dont la charte prévoit un "encouragement à l'enfouissement des lignes électriques". Le Conseil d'Etat a d'ailleurs fourni une seconde victoire aux adversaires du projet : l'abrogation de l'arrêté ministériel permettant de déroger à l'obligation d'enfouir les lignes dans les sites classés.

"Cette très belle décision de principe" rappelle qu'"il n'y a pas d'utilité publique quand il s'agit de détruire un site exceptionnel", a résumé Corinne Lepage, avocate du collectif des opposants et ancienne ministre de l'environnement du gouvernement d'Alain Juppé. Sa portée dépasse le seul cas des gorges du Verdon. Le Conseil d'Etat reconnaît néanmoins que le projet aurait permis de "sécuriser et renforcer le transport de l'électricité dans la région". Cette décision laisse donc entier le problème de l'alimentation électrique de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la plus fragile avec la Bretagne et la Corse. La ligne devait remplacer les deux lignes parallèles existantes de 225 000 et 150 000 volts.

RTE, filiale de transport d'électricité d'EDF, n'a pas l'intention de présenter un nouveau projet à court ou moyen terme, rappelant que 70 tracés avaient déjà été étudiés. Le gouvernement lui a fixé une priorité : mettre tout en oeuvre "pour limiter les risques de coupures d'électricité". Faute de projet alternatif, il privilégie un "programme de maîtrise de la demande d'électricité" et le développement des énergies renouvelables.
Jean-Michel Bezat
Article paru dans l'édition du 12.07.06

Aucun commentaire: