20 juillet 2006

Une raison de plus...

... pour ne pas rester trop longtemps en Chine...


Nouveau bond en arrière pour la presse en Chine
Une loi viserait à restreindre la couverture des «situations d'urgence».
Par Abel SEGRETIN
QUOTIDIEN : Vendredi 14 juillet 2006 - 06:00

Un débat public sur la liberté de la presse en Chine a de quoi surprendre. Depuis plus de deux semaines, de nombreux journalistes et législateurs chinois montent au créneau pour défendre l'indépendance des médias dans leur couverture des crises. C'est l'annonce d'une loi sur les «réactions aux situations d'urgence» qui a mis le feu aux poudres. Elle définira les actions de l'Etat en cas de crise sanitaire, de catastrophe naturelle ou humaine, et de mouvements sociaux. Soit 5,4 millions de cas recensés officiellement l'an passé, ayant causé plus de deux cent mille morts.
Des articles de cette loi menacent directement les médias, étrangers ou chinois, d'amendes et de condamnations s'ils publient des informations jugées «alarmistes» par les autorités, et «de leur propre chef», c'est-à-dire sans autorisation officielle. Selon un porte-parole du corps législatif, les gouvernements locaux, réputés pour étouffer systématiquement la gravité des faits, seront les seuls habilités à révéler les informations «de façon uniforme, précise et en temps voulu».
Etouffement. Cette formulation a provoqué un tollé dans la presse chinoise. Un éditorialiste du Nanfang Dushibao, principal quotidien de Canton, parle de «grave atteinte à la liberté d'informer». Il sait de quoi il parle, car son journal a été censuré pour avoir osé révéler très tôt l'expansion du Sras dans sa ville alors que les autorités assuraient maîtriser la situation. Dans le prestigieux magazine Caijing, un législateur écrit que ces articles de loi «limitent encore plus la liberté de la presse, dans un système où elle est déjà très réduite», et se déclare surpris de ces restrictions, «inscrites après coup à la demande de gouvernements locaux et de certains départements d'Etat».
Récemment, les tentatives d'étouffement de scandales par les autorités locales ou le ministère de la Propagande n'ont pas manqué : sang contaminé dans le Henan, pollution de la rivière Songhua, coups de grisou, manifestations... Ecarté de son poste de rédacteur en chef d'une revue après avoir écrit un article antinationaliste, Li Datong commente : «En Chine, la première réaction des autorités est toujours de mentir sur la gravité des faits. En réalité, cette loi veut légaliser une situation existante déplorable, à savoir le manque de liberté des journalistes. Ce dont on a besoin pour aller dans le sens de l'histoire, c'est de lois protégeant la presse et son rôle de supervision de la société, pas le contraire.»
Prison. Jusqu'à présent, le contrôle des censeurs et des gouvernements locaux sur les journalistes reste informel. Car, dans la plus grande prison pour journalistes au monde, il n'y a aucune loi garantissant la liberté d'informer, pourtant inscrite dans la Constitution. Reste que, selon Li, le fait qu'une telle controverse ait pu exister, même quelques jours, est déjà «un signe très positif de l'évolution de la société chinoise». Peut-être aussi la marque que, au sein de l'appareil d'Etat, certains dirigeants commencent à avoir moins peur de la transparence.

http://www.liberation.fr/actualite/medias/193331.FR.php

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je ne vois pas le rapport avec le fait de t"éterniser" en Chine. Tu savais bien à quoi tu t'exposais en allant là-bas, et même si ces "petits détails" exaspèrent, dans tous les pays du monde où tu pourras te rendre il y aura des absences de libertés, des zones de non-droits (etc...), l'Eldorado n'existe que chez Voltaire! Et je trouve plus louable la Chine qui ne se reconnait pas comme une démocratie super tolérante avec ses censures et autres que des pays comme la France qui fanfarone les Droits de l'Homme et sont les pros des inégalités, injustice et autres merdes du genre!
Affaire à débattre!!!